Musée de la ville
39, rue Jean-Jaurès
Place des Cocotiers
- Plein tarif : 300 F
- Tarif étudiant et senior (+ de 60 ans) : 100 F
- Gratuit pour les – de 18 ans, les anciens combattants et les personnes en situation de handicap
Le musée de la ville de Nouméa propose une exposition semi-permanente qui retrace les moments forts de l’histoire de Nouméa entre 1945 et 1975. Une période fondatrice et mouvementée, entre boom économique, essor démographique et évolutions sociales …
L’EXPOSITION « NOUMÉA DES BOOMS » au musée de la Ville
Après l’exposition Nouméa 1900 qui s’est ouverte en 2014, le musée de la ville renouvelle ses salles d’exposition semi-permanente afin de présenter les moments forts de l’histoire nouméenne de 1945-1975 grâce à de nombreux objets, films et archives retraçant cette période emblématique dans la vie des nouméens.
Au contact des GI’s stationnés dans la colonie durant la guerre du Pacifique, la population calédonienne découvre innovations techniques et culturelles. Devenue Territoire d’outre-mer au sortir du conflit, la Nouvelle-Calédonie poursuit son ouverture et devient un immense chantier, particulièrement visible à Nouméa qui connaît un essor spatial considérable.
Toute personne jouit à présent du droit de circuler et de s’installer où bon lui semble : les migrations internes et externes transforment durablement équilibres géographiques et ethniques. Une nouvelle conscience politique autour d’un apprentissage de la vie citoyenne s’instaure progressivement tandis qu’une autonomie est octroyée par Paris.
Des évolutions sociales et éducatives voient le jour et les syndicats sensibilisent le monde du travail à la protection des salariés, un débat essentiel en période de plein emploi. L’essor démographique est aussi la réponse au boom économique généré par la prospérité des Trente Glorieuses. La Nouvelle-Calédonie devient le troisième producteur mondial de nickel, mais cette euphorie sera de courte durée. Au lendemain du boom, les inégalités se creusent tandis que les orientations prises dans l’exercice de l’autonomie vont diviser la population.
Ces années fondatrices et mouvementées, qui couvrent la période de 1945 à 1975, sont relatées par des objets, des archives et des films mis en situation et commentés grâce aux analyses de six experts et de nombreux témoignages. Si un musée a le merveilleux pouvoir de remonter le temps et de décrypter l’histoire, il accompagne aussi le débat sociétal. Un fabuleux bond dans la seconde partie du 20e siècle, à l’époque où l’expression urbanistique, économique, sociale, idéologique de la société prennent les couleurs d’une société multiculturelle.
Plusieurs approches pour un parcours muséographique
- Une remise en contexte du design et du graphisme des Trente Glorieuses avec ses rondeurs qui évoquent les bulles de fraîcheur qu’ont apporté ces années d’espérance, avec leurs couleurs acidulées rappelant la jeunesse insouciante, mais aussi avec la géométrie audacieuse de celles et ceux qui voulaient aller de l’avant et révolutionner l’ordre établi. Ainsi dans le musée, les couleurs vives se sont substitués aux ors des années 1900 mais les papiers peints aux formes géométriques s’harmonisent cependant aux fenêtres en œil de bœuf d’un bâtiment du XIXe siècle.
- Un discours historique et sociologique avec les écrits des six experts (géographes, historiens…) qui ont apporté leur concours à la réalisation du catalogue. Quelques extraits de leurs articles structurent le parcours muséographique aux côtés de nombreux objets et documents.
- Une vision mémorielle grâce aux nombreux témoignages, photographies, collections, bornes mais aussi des films conçus en partenariat avec NC la 1ère.
- Des espaces ludiques avec des jeux : échec, puzzles, 7 erreurs, conception de maquette.
- Des supports de visite pour tous les goûts : textes et films en français et anglais, audioguides en français, anglais et japonais, vidéo-guide en langue des signes pour les sourds et malentendants.
- Un espace interactif pour noter vos souvenirs et immortaliser votre visite par des « selfies ».
Suivez le guide
L’exposition « Nouméa des booms » se déroule en six espaces à parcourir sur les deux niveaux du musée de la ville ainsi que sous la véranda et dans le jardin.
Au rez-de-chaussée du musée
Espace 1 – Boom démocratique, une ville qui s’émancipe
À compter de 1946, la Nouvelle-Calédonie prend un nouvel essor. De colonie, elle devient Territoire d’outre-mer où tout ressortissant est à présent citoyen français. Chacun accède progressivement au droit de vote et à l’entrée dans l’arène politique sur une base démocratique.
Espace 2 – Boom économique, une ville euphorique
Au lendemain de la guerre, l’État apporte une aide considérable pour permettre aux pouvoirs publics calédoniens d’impulser un vaste programme d’aménagement du Territoire, de développer l’économie et d’accompagner un rééquilibrage en faveur de la Brousse. Dans le même temps, avec l’aide des syndicats, est mis en forme un statut des salariés et sont instaurées de nombreuses avancées sociales. Le grand choc économique se poursuit avec le boom du nickel.
À l’étage du musée
Espace 3 – Du baby-boom à une ville plurielle
Depuis le début du XXe siècle, dans un archipel majoritairement rural, la population nouméenne plafonne à environ 11 000 habitants. La présence des populations Kanak et Asiatiques y est relativement marginale. Mais avec la fin de l’Indigénat et du travail sous contrat, le chef-lieu voit successivement arriver des gens de Brousse, Européens, Kanak ou Asiatiques, à la recherche d’un emploi. Tandis que certains comme les Javanais et les Vietnamiens retournent dans leur pays devenu indépendant, des travailleurs Européens et Polynésiens débarquent lors de la flambée des cours du nickel. La population nouméenne se diversifie, façonnant durablement l’identité plurielle de la ville comme celle de certains centres de Brousse.
Espace 4 – Boom culturel et sportif, une ville hédoniste
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la société calédonienne apparaît profondément renouvelée, tant au plan culturel que sportif. La France ne constitue plus la seule référence car la présence alliée durant la guerre du Pacifique a généré chez les Calédoniens un grand intérêt pour tout ce qui vient d’Amérique. À travers son armée, ils ont pu entrevoir une société moderne, offrant bien des opportunités en matière de consommation et de loisirs. La jeunesse, valorisée par cette période de prospérité et désormais cible commerciale de choix, remet en question les valeurs des générations précédentes et de la société occidentale qui avaient triomphé jusque-là.
Espace 5 – Essor spatial, une ville en chantier
Bien que n’ayant pas été le théâtre de batailles pendant la Seconde Guerre mondiale, Nouméa se construit et se reconstruit au lendemain du conflit. La Nouvelle-Calédonie initie également une réflexion, dans les années 1960, sur l’évolution du Territoire : tous les efforts de développement doivent-ils se concentrer sur le chef-lieu et ses environs immédiats ou faut-il créer plusieurs pôles de croissance qui seraient de nature à assurer un certain équilibre entre les différentes régions ?
Dans le jardin
Espace 6 – Architecture moderne de Nouméa
Sous la véranda et dans le jardin du musée les panneaux de l’exposition Cœur de béton, proposée en 2009 par la ville et les architectes Laurent Limoge et Sophie Purnama, offrent un regard sur l’architecture moderne qui s’implanta à Nouméa dans les années 1950-1975.
Un travail transgénérationnel dans une démarche environnementale
Cette exposition préparée durant deux ans a souhaité mettre en valeur les collections encore non présentées du musée ainsi que ses archives, et notamment la collection du magazine Sud Pacific offerte par son directeur, Michel Gérard, qui nous a quitté en début d’année.
Nous avons eu aussi recours à l’aide du service des archives de la ville et à celui de la Nouvelle-Calédonie, et à celle du Cercle des Musées de la ville qui a initié des interviews sur la période, menées lors des thés Patrimoine. À ces mémoires se sont ajoutées les interviews de Philippe Boisserand et les écrits de six experts pour la conception d’un catalogue.
L’exposition a été réalisée par l’équipe du musée largement épaulée par des lycéens et leur professeur. Il est différentes façons de transmettre le patrimoine et l’histoire : soit par des animations et des visites guidées, celles-ci seront proposées lors de l’ouverture de l’exposition, soit par la participation à l’élaboration de l’exposition. C’est à ce challenge que les lycées Pétro Attiti et Jean XXIII ont relevé.
Pour le Lycée Attiti, plusieurs sections ont participé. À partir des plans de la muséographie, les 1ères années du BTS Etude et Réalisation d'Agencement (ERA) ont encadré le projet : calculé les besoins en matériau, dessiné les plans pour la conception des vitrines, suivi le chantier d'installation du mobilier muséographique. Une contrainte - qu’ils ont vivement apprécié - a été de réutiliser au maximum le matériel du musée (bois et vitres des anciennes expositions) afin de concevoir les espaces avec un souci de recyclage des ressources et matières premières à disposition. À cela est venu s’ajouter le choix d’une peinture Biologique bénéficiant de l’Ecolabel Hygiène Santé Environnement (HSE) qui intègre des critères respectueux de l’environnement. Le chantier de peinture a ainsi été entièrement réalisé par les élèves de première année de CAP peinture, chantier exigeant dans un bâtiment ancien où aucun angle n’est réellement droit. Les élèves ont relevé la difficulté d’un travail de peinture minutieux aux nombreuses couleurs au sein d’un établissement recevant du public (certaines salles du musée étaient ouvertes au public) exigeant donc propreté, silence, respect des lieux. Enfin les élèves de Bac Pro ERA et CAP Constructeur Bois ont réalisé les vitrines et le mobilier de l’exposition.
Par ailleurs, pour marquer l’évolution de la mode, la classe de couture du Lycée Jean XXII a confectionné des costumes pour habiller 21 Barbie, poupée phare de ces années 1960. Travail de texture des tissus, réalisation en modèle réduit et coiffure si éloquente d’une époque.